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Pédagogie vs Andragogie : le jeu des 7 différences…

Pédagogie vs Andragogie

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Dans l’inconscient collectif, on assimile bien souvent apprentissage et pédagogie… Pourtant pas besoin d’être linguiste pour savoir que la pédagogie nous vient du grec et signifie, grosso modo, « guider l’enfant », c’est donc l’art d’enseigner aux enfants.
Qu’en est-il donc de l’andragogie ? Cesse-t-on d’apprendre à la majorité ? La réponse est bien évidemment NON ! La bonne question à se poser est plutôt : enseigne-t-on de la même manière à un enfant qu’à un adulte ? Rien n’est moins sûr !

Péda… andra… andragogie !

Malcolm Knowles, que l’on nommera Malcolm K, connu pour être le “père de l’andragogie”, démocratisa ses principes fondateurs dans les années 1970. En partant du postulat que les techniques d’apprentissage utilisées jusque-là étaient plus adaptées à la psychologie de l’enfant, Malcolm K développa un modèle andragogique, par opposition au modèle traditionnel, qui prend en compte les caractéristiques spécifiques de l’adulte dans le processus d’apprentissage. Ben oui, pas besoin de bonbons ou de bons points pour les adultes ! Quoi que… Big Malcolm questionna la relation entre le formateur et l’apprenant, entre les apprenants eux-mêmes et la façon d’appréhender l’apprentissage. Et s’il est évident qu’on apprend différemment enfant qu’adulte, il est pourtant un aspect indispensable commun à la pédagogie et à l’andragogie : on apprend mieux quand on se prend au jeu. L’apprentissage doit être, d’une façon ou d’une autre, ludique.

Fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais…

Le poulpe est un animal fort joueur. Pour comprendre la différence entre pédagogie et andragogie, il s’est prêté au jeu des 7 différences !

1. L’expérience

L’adulte a déjà un vécu, il a déjà un bagage de connaissances et de compétences diverses. Il a aussi des responsabilités et il s’est construit avec ses propres valeurs.
Alors que l’enfant… désolé pour la comparaison, est encore un disque vierge sur lequel on pourrait graver ce que l’on veut.Le formateur doit donc reconnaître et utiliser les compétences et la richesse des acquis de la personne en formation de façon à optimiser l’apprentissage.

2. Le concret

L’adulte a besoin d’un objectif concret. Et oui, l’adulte sait déjà tout, il a déjà tout vécu… Il doit comprendre ce qu’il fait et pourquoi il le fait, tant au niveau de la conception de la formation, des exemples choisis que des objectifs. Là où pour l’enfant on reste dans l’abstrait et la théorie, pour l’adulte il s’agira de tendre bien plus concrètement vers la pratique… à part pour les Peter-Pan bien entendu !

3. L’autonomie

Contrairement à l’enfant, l’adulte est un individu indépendant et autonome qui ne doit pas se sentir contraint.Le formateur doit l’aiguiller tout en faisant en sorte que ce soit l’apprenant qui trouve sa propre voie et fasse ses propres choix (ou du moins qu’il en ait l’impression. Un bon formateur est également un bon acteur).

4. La volonté d’apprendre

La motivation de l’adulte vient en grande partie de lui-même.
Il veut améliorer ses compétences pour faire face à des problèmes concrets déjà rencontrés. Il est plus intéressé par sa satisfaction personnelle que par la récompense (la fameuse motivation intrinsèque). Quant à l’enfant, il a plus tendance à être motivé par des éléments extérieurs comme, par exemple, faire plaisir à ses parents ou être bien vu par l’enseignant et avoir de bonnes notes (des motivations extrinsèques quoi…).

5. La variété du groupe

Le milieu scolaire n’est pas source d’une grande diversité. Les enfants ont à peu près le même âge, viennent du même endroit et ont encore un mode de réflexion assez proche.Dans une formation pour adultes en revanche, il y a souvent d’importantes différences d’âge, de compétences, de parcours. C’est d’ailleurs parfois un casse-tête pour le formateur qui doit adapter son contenu en live pour répondre aux attentes de tous.

6. La maléabilité

« L’enfant est un petit adulte qui sait qu’il croit. L’adulte est un grand enfant qui croit qu’il sait. » Grand corps malade. C’est la première de nos différences : l’expérience de l’apprenant. Et c’est à double tranchant 🔪. En effet, si l’adulte a l’avantage d’avoir plus de savoirs, il a l’inconvénient de ne pas être vierge comme le disque dont on parlait plus haut. Ses connaissances sont profondément ancrées en lui et ce n’est pas évident de le faire changer. Difficile de remettre en cause ce qu’il « croit » savoir ou sa façon de faire les choses si cette dernière n’est pas optimale. Ce n’est déjà pas évident de construire alors déconstruire… n’en parlons pas.

7. L’orientation de l’apprentissage

C’est la dernière de nos différences… et en quelque sorte la somme de nos différences ! On oriente le processus d’apprentissage en fonction du public.
L’apprenant adulte doit être impliqué dans sa formation, avec des exemples et des objectifs concrets et flexibles. Certains enfants peuvent s’épanouir dans le système scolaire traditionnel, avec des objectifs à long terme et un modèle de FORMATEUR SACHANT. Alors que l’adulte, plus pragmatique, a besoin de savoir ce qu’il fait et comment ça lui sera utile dans sa vie. Cela avec des objectifs à court ou moyen terme, fixés par lui-même (avec un petit coup de pouce parfois). Le formateur se servira aussi de l’expérience du groupe pour enrichir et concrétiser le débat. C’est le modèle du FORMATEUR ACCOMPAGNATEUR

En résumé

On a beau être adulte, on continue toujours à apprendre, et ce encore plus si les méthodologies sont adaptées. Malcolm Knowles et bien d’autres après lui ont contribué à la réflexion sur les spécificités de l’apprentissage chez l’adulte. Quant à l’enfant… chez Alezzi on est persuadé que le modèle pédagogique traditionnel est dépassé, et que l’on ferait bien de plonger vite fait dans une pédagogie active et par projet, parce qu’après tout, les enfants sont aussi des adultes en devenir !