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Peut-on mesurer l’intelligence collective ?

Si nous pouvons quantifier l’intelligence individuelle via le fameux QI, alors pourquoi ne pas mesurer l’intelligence d’un groupe ?
Des chercheurs du MIT ont démontré l’existence d’un « facteur C » d’intelligence collective mesurant la performance d’un groupe à diverses tâches.
Cette étude de 2010 a récemment été reprise dans de nombreux articles. Il aura donc fallu 13 ans et un terrain propice à l’intelligence collective pour que cette étude refasse surface.


Ce que l’étude du MIT révèle à propos des facteurs d’intelligence collective

L’étude définit l’intelligence collective comme : « la capacité d’un groupe à réaliser diverses tâches ».Elle vient souligner un point fondamental : l’intelligence collective ne dépend pas des intelligences individuelles de chacun. D’autres facteurs interviennent dans la capacité d’un groupe à générer de l’intelligence collective :
👉🏻 La sensibilité sociale, cette capacité à capter les émotions d’autrui et à faire preuve d’empathie
👉🏻 L’écoute
👉🏻 La présence de femmes au sein des groupes

Autrement dit, un groupe intelligent n’est pas un groupe formé d’individus intelligents, mais d’individus différents qui interagissent sur la base de l’équité, de la réciprocité et qui sont capables d’empathie et d’écoute. Et les auteurs de conclure : « il semble plus facile d’augmenter l’intelligence d’un groupe que celle d’un individu. »


Qu’est-ce que cette étude confirme ?

Le facteur de « sensibilité sociale » mis en avant dans l’étude du MIT nous rappelle l’importance de l’intelligence émotionnelle et du rôle clé des émotions à la fois dans les dynamiques de groupe mais également dans les processus d’apprentissage.
L’écoute est également un élément clé d’intelligence collective : la capacité à écouter l’autre et à laisser émerger les différences de point de vue.
Quant à la présence des femmes, on retient surtout la nécessité de favoriser la diversité dans les groupes : de vécus, d’expériences, de sensibilités…


En quoi cette étude fait écho à nos pratiques ?

Poser un cadre pour favoriser l’écoute

Il est d’usage lors d’un atelier en intelligence collective de s’appuyer sur un cadre de travail avec des règles simples. L’idée est de faire évoluer les individus dans un cadre qui permet l’expression de l’intelligence collective. Il revient aux facilitateurs.trices de proposer ce cadre et aux participants de l’amender au besoin. L’écoute est évidemment un élément central et un strict minimum pour produire à plusieurs.

Source : l’agence pour l’entreprenariat féminin : https://www.entreprenariat-feminin.com/les-principes-de-bases-de-intelligence-collective

La constitution des groupes, un élément clé de diversité

Lors des réunions de préparations de nos ateliers collaboratifs, nous prenons le temps de bien penser la constitution des groupes en fonction des objectifs de la séquence, des expertises à mobiliser et également de la diversité des profils. Cette étude nous confirme l’importance de bien penser les groupes pour favoriser la bonne émergence d’une intelligence collective.

Mobiliser l’intelligence émotionnelle pour travailler en empathie et en écoute

Nous utilisons une approche dite tête-corps-cœur pour connecter les participants à leurs émotions et ressentis.
🧠 La tête ou l’intellect prend souvent beaucoup de place dans notre travail. Si la tête nécessite toujours d’être sollicitée, elle gagnerait à retrouver une place plus paritaire avec le cœur et le corps.
🧡 Le cœur : lieu des émotions, des ressentis, des intuitions et de l’intelligence émotionnelle. Le cœur, ce grand oublié du monde du travail, doit retrouver une place ajustée à l’heure où les collaborateurs sont sollicités pour faire preuve de créativité, d’innovation, etc.
💪🏻 Le corps ou ce qu’il en reste à la fin des séminaires traditionnels (descendants) où les participants finissent par faire corps avec leur chaise. Nous prenons soin de mobiliser le corps, avec des balades inspirées, des temps énergisants ou des méditations. Ces temps de recentrage favorisent une meilleure disponibilité d’écoute.
Cette approche a pour vocation de bien connecter le groupe émotionnellement.

En bref

Nous retenons de cette étude que l’intelligence collective n’est pas la somme des intelligences individuelles ! Continuons donc à cultiver l’empathie et l’écoute au sein des groupes et à favoriser la diversité des points de vue, des parcours, des vécus. Ainsi nous pourrons faire émerger une véritable intelligence collective.

Pour aller plus loin

Les références de publications du MIT sur la mesure de l’intelligence collective : https://cci.mit.edu/mci/