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Les neurosciences au service de l’apprentissage

En mai dernier, toute l’équipe Alezzi s’est rendue au salon du Learning Technologies France à Paris. Nous avons eu la chance d’écouter le récit passionné de Claire Stride, consultante en intelligence relationnelle, émotionnelle et adaptative, autour des neurosciences cognitives.
Le poulpe 🦑 vous fait le topo.


Nous savions déjà que le cerveau possédait des neurones, nous avons découvert que le ventre et le cœur aussi ! Tout ne passe donc pas que par la tête. Claire Stride souligne l’importance de l’alignement tête, cœur et corps lors des apprentissages !

L’importance du choix dans les apprentissages

Les neurosciences cognitives étudient le fonctionnement du cerveau et plus particulièrement de ses fonctions cognitives comme les perceptions, la motricité, le langage, la mémoire, le raisonnement ou encore les émotions.
Toutes ces fonctions cognitives interviennent dans le processus d’apprentissage. Il faut ajouter à cela que nos actions d’apprentissage ne sont qu’une suite de choix.
Notre cerveau effectue en grande majorité des choix inconscients à une rapidité déconcertante (230 millisecondes). Dans l’espace de ces 230 millisecondes, le cerveau créé une représentation de ce qui va se passer, rationalise, prend une décision et produit une réponde adaptative. Impressionnant, non ? Plus impressionnante encore est notre capacité à nous prendre la tête lorsque nous faisons des choix conscients qui, au final, ne représentent que 0.3% des choix que nous effectuons dans toute notre vie. 🙄

L’action d’apprentissage est donc un choix qui nécessite une disposition de notre cerveau. S’il est en train de tourner en boucle autour de la résolution d’un problème, il n’est clairement pas en capacité d’apprendre. L’environnement d’apprentissage doit donc permettre cette disponibilité du cerveau mais aussi assurer un cadre sécurisant et bienveillant.

Le circuit de la récompense dans les apprentissages

Notre poulpe a déchanté lorsque Claire Stride nous a dit de but en blanc que notre cerveau était un drogué, un junkie quoi. Drogué aux hormones : l’ocytocine (clé de la motivation et hormone du câlin), la dopamine (l’hormone de l’initiative et de la récompense), la sérotonine (l’hormone du bien-être), et j’en passe. Et pour couronner le tout, ce même cerveau est d’une paresse à toute épreuve avec une forte aversion à l’effort et à la contrainte. En entretien d’embauche, il n’aurait aucune chance. Notre cerveau anticipe constamment ce qui va se passer et surtout la potentialité d’un plaisir à venir (la fierté liée au développement d’une nouvelle compétence par exemple ;-)).
On peut alors comprendre l’importance de la gamification dans les apprentissages qui fait écho à ce circuit de la récompense que notre cerveau affectionne tant.


Et Claire Stride nous le dit : le ratio ressources à fournir vs ressources à disposition est un ratio clé. Si les ressources à fournir sont inférieures aux ressources à disposition : notre cerveau donne son feu vert sinon… il n’y va pas. 🚫


Les neurosciences cognitives au service de l’apprentissage

Le poulpe 🦑 a tiré 9 enseignements concrets afin de faciliter et créer les conditions d’apprentissage :

La motivation :

Cruciale dans les apprentissages, l’enjeu est de savoir comment susciter cette motivation et cette envie à vos apprenants. L’approche narrative ou la gamification sont des portes d’entrée afin de rendre vos apprenants motivés et donc engagés.

Susciter l’erreur :

Henry Ford disait : “l’échec n’est qu’une opportunité de recommencer la même chose plus intelligemment”. En effet, l’erreur est une source de compréhension car la réflexion qui suit l’erreur permet de vérifier ses connaissances et de les mémoriser sur le long terme.

L’attention :

“La curiosité est autant parenté de l’attention que l’attention l’est de la mémoire” nous dit Richard Whately. Le rôle de l’attention est fondamental dans les apprentissages : il y a donc nécessité de captiver son auditoire et de capter l’attention et la curiosité de l’apprenant en variant les modalités pédagogiques par exemple.

L’engagement actif :

“Un organisme passif n’apprend pas” écrit Stanislas Dehaene, psychologue cognitif, neuroscientifique et professeur au Collège de France. Une fois l’attention captivée, il est primordial que l’apprenant devienne partie prenante active et engagée de l’apprentissage. L’enjeu est ici de susciter un intérêt personnel qui donne envie à l’apprenant de passer à l’action.

Le sentiment de progression :

Ce sentiment de progression nourrit la motivation. Comme dans les jeux vidéo, plus on se rend compte que l’on progresse, plus on a envie de progresser ! Les retours positifs, les encouragements permettent de renforcer chez l’apprenant ce sentiment de progression.

La répétition :

La perfection n’est approchable que par la répétition” disait Graham Greene. Dans les apprentissages, la répétition permet de favoriser l’ancrage mémoriel et donc nos capacités à mémoriser et retenir des connaissances sur le long terme.

L’activité physique :

Plusieurs études ont montré une corrélation entre activité physique et amélioration des fonctions cognitives notamment de mémorisation. L’augmentation du rythme cardiaque permet une meilleure oxygénation du cerveau et l’activité physique favorise entre autres la sécrétion de la sérotonine, l’hormone du bien-être. Concrètement, le mouvement augmente l’engagement du cerveau dans l’action.

Le sommeil :

Crucial dans les apprentissages, le sommeil optimise notre capacité à apprendre. S’y effectue un tri entre l’essentiel et le secondaire et l’assimilation de connaissances nouvelles.

La musique :

Le poulpe ne peut s’en passer tant elle lui apporte détente et bien être. La playlist du poulpe en séminaire fait systématiquement un carton lors d’une pause régénérante ou d’un énergiser endiablé.


Vous l’aurez remarqué : tous ces éléments interagissent les uns avec les autres et il est nécessaire de les associer pour qu’apprendre reste un plaisir.