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La mémo-checklist du poulpe, en 6 points !

Le poulpe revient avec sa casquette de « coach mémorisation » pour vous aiguiller vers les leviers possibles de la rétention d’informations.
Pourquoi on retient? Le poulpe vous présente sa “mémo-checklist” pour formateurs, en 6 points.

Comment améliorer la rétention d’informations en situation de formation?

Point 1 : soigner le rythme et la répétition

Pas de secret, une session de formation unique et sans piqûre de rappel ne va pas laisser beaucoup de traces… On le sait depuis bien longtemps ; à tel point que cela avait déjà été modélisé en 1885 par Hermann Ebbinghaus, le père de la psychologie expérimentale de l’apprentissage. Il proposa une courbe de l’oubli axée sur le temps :

 

C’est donc simple : plus les informations sont répétées régulièrement, en espaçant petit à petit les rappels, meilleure en est la rétention.

Stanislas Dehaene dans un article sur le site du Collège de France intitulé « La mémoire et son optimisation », insiste sur l’espacement des apprentissages. Selon lui, les résultats sont meilleurs si les apprentissages sont « distribués » plutôt que « groupés ». Ce serait plus vrai encore pour la « mémoire verbale » que pour les apprentissages de concepts comme les mathématiques.

De même pour la passation des évaluations avec le modèle de Kirkpatrick qui conseille un “planning”. Cela donne :

  • à chaud : ce que l’apprenant a apprécié
  • à 1 mois : ce qu’il a appris
  • à 3 mois : ce qui a évolué dans sa manière de travailler
  • à 1 an : comment l’entreprise a optimisé ses résultats

Stanislas Dehaene confirme également qu’il faut tester régulièrement les connaissances en les répétant activement, et en espaçant les tests.

Pour se rappeler plutôt que répéter, il est par ailleurs utile de garder une prise de note manuelle. Cela facilite le tracé de connecteurs logiques et garde un rapport kinesthésique aux apprentissages. Les « devoirs » à la maison (lectures préalables, questionnaires découverte, exercices etc.), ont le même effet positif sur la rétention.

Par ailleurs, selon Hal Pashler (cité par S. Dehaene), tout dépend de ce que l’on souhaite. Si l’on souhaite une performance après quelques jours, il est utile de programmer des répétitions toutes les 24h. Si l’on souhaite une préservation des connaissances sur le long terme, il s’agit d’espacer progressivement les répétitions.

IDÉES pour vos formations : micro-learning sous divers formats (e-learning, moocs, podcasts, vidéos capsules, fiches récap’…)

 

Point 2 : préserver le rôle essentiel du sommeil et du rythme circadien

La qualité du sommeil est d’une importance capitale sur la concentration. L’hippocampe (voir notre précédent article) fait le ménage pendant le sommeil lent profond entre souvenir et oubli. Les souvenirs sont donc triés la nuit. Selon plusieurs études récentes, le mécanisme de l’oubli sélectif semble très important.

A quel point cela concerne les formateurs ? Vous avez, somme toute, peu de contrôle sur la qualité des nuits de vos apprenants… Cependant, le poulpe vous conseille de bien rythmer vos sessions selon les moments de la journée. En effet, la concentration n’est pas la même selon que vous prêchez en matinée ou en début d’après-midi.

 

Point 3 : susciter l’engagement

Ce levier réside dans la capacité à  rendre une nouvelle information attractive pour les apprenants. Il s’agit de faire des connexions entre ce que l’apprenant sait déjà et ce qu’il apprend.

Mais on ne cherche pas ici la facilité, au contraire ! Stanislas Dehaene recommande même de créer des conditions plus « difficiles » pour générer plus d’engagement et d’efforts cognitifs de la part des apprenants. Ainsi le traitement des nouveautés sera plus profond.

C’est la même démarche que pour l’espacement : on fait appel ici à un effort de l’apprenant face à une « difficulté désirable », opposée à « l’illusion de savoir » dans le cas de la sollicitation de la mémoire de travail.

Pour améliorer l’engagement des apprenants, on peut également citer 2 pistes :

  • L’inscription motivée et libre aux formations
  • La citation d’exemples applicables au quotidien

IDÉES formation : co-construction, co-design, co-développement

 

Point 4 : cultiver le plaisir d’apprendre

En utilisant à la fois le sensoriel et l’action, on active les circuits de la récompense : exploration – action – gratification. Ainsi, avec le plaisir d’apprendre, combiné avec le sensoriel, on crée plus de connexions logiques, et ainsi on retient mieux (voir 2Spark, Woonoz, Domoscio).

IDÉES formation : pédagogies actives (jeux, partages en groupe, mises en situation, partage d’expériences, retours…)

 

Point 5 : provoquer des émotions positives

Nous avons ici un puissant vecteur d’ancrage mémoriel. Il s’agit ici de créer un équilibre entre le social-learning et l’individualisation des formations, afin que chacun soit pris en compte mais en créant/entretenant une identité de groupe.

IDÉES formation : jeux, humour, inspiration, certification…

 

Point 6 : prévoir de l’expérimentation et de la visualisation pour activer les neurones miroirs

Dans cet objectif, on inclut l’observation et l’imitation des autres dans les programmes de formation.

IDÉES formation : AFEST, mentoring, serious games…

 

Pour conclure, nous pourrions dégager les critères communs de la rétention des apprentissages. Eh oui, attention au neuro-mythe selon lequel il y aurait  un profil d’apprentissage propre à chacun ! Ces différences existent bien sûr mais certains facteurs sont universels :

  • la profondeur du sens de ce que l’on apprend
  • l’alternance entre les périodes apprentissage et les tests
  • les répétitions à intervalles espacés

Et maintenant à vous de jouer ! En respectant cette mémo-checklist, vous mettez toutes les chances du côté de vos apprenants.

Dans le prochain article, le poulpe s’entretient avec un champion qui nous donnera ses astuces pour mémoriser !…